Hiver 1938. Willy Ronis, jeune photographe parisien, débarque à Megève à l’invitation de l’école de ski Maurice Ledoux. Féru de glisse et de montagne, il immortalise les skieurs dans les champs de poudreuse du mont d’Arbois et sur le plateau de la Livraz.
Lunettes de fortune, pantalon de golfeur et pull en laine tricoté, ils sont les premiers dandys des sports d’hiver. L’artiste revient l’année suivante, en mission cette fois pour le magazine Air France.
Un amoureux de la montagne
Dès qu’il le peut, il s’échappe vers les cimes. Toute sa vie, il va photographier les Alpes, les Cévennes et les monts arides de la Provence. Mais son travail ne se résume pas à ces images de carte postale. Enfant d’immigrés, il grandit à Paris dans un quartier populaire. Il capture la vie des ouvriers et des artisans, les mouvements de grève et les manifestations. Des clichés qui parlent de la lutte des classes, de la condition ouvrière et de la pauvreté. Membre du Parti communiste, il n’hésite pas à visiter Moscou, Prague et Berlin en pleine guerre froide. On lui reprochera d’ailleurs de dépeindre le communisme avec un peu trop de complaisance.
Un artiste engagé
En 1950, il rompt son contrat Life, car le prestigieux magazine américain accole à ses images des légendes qui ne leur correspondent pas. L’artiste a trop de respect et d’empathie pour « les petites gens » qu’il aime tant photographier. Impossible pour lui de les trahir. Décédé en 2009, Willy Ronis a légué l’ensemble de son œuvre à l’État : 90 000 clichés qui racontent 60 ans d’histoire de France.
Exposition La montagne de Willy Ronis, Le Palais, Megève.
Co-production Jeu de Paume et Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine. Visible dès la réouverture des musées et des salles d’exposition.
Tarifs : 8 € entrée adulte – 4 € tarif réduit – gratuit pour les moins de 16 ans.