Jérémy Fontanel expose au Palais. L’artiste mègevan joue avec les mots et les symboles. Ses œuvres nous invitent à réfléchir.
Qu’est-ce que le Philosoph’art ?
Le Philosoph’art vient du langage des oiseaux que j’ai commencé à parler après être tombé dans le coma à l’âge de 11 ans. Cela consiste à changer le sens des mots ou d’une phrase, en jouant sur les sonorités, la graphie… Parfois, cela prend une dimension mystique.
Pourriez-vous nous donner un exemple ?
Oui bien sûr. « La maladie c’est le mal à dire. Quand tu es malade, tu vas voir un médecin, mais mes deux seins, je les ai comme tout le monde. Donc je vais voir un docteur, mais si le Doc me donne tort, ce n’est pas évident pour me soigner. Soigner, c’est nier son soi. Donc il va me donner des cachets pour me cacher du mal à dire… » Et ainsi de suite.
Pourriez-vous nous décrire vos œuvres ?
Il s’agit d’une toile avec un message en braille et en relief. Le choix des couleurs a aussi un sens. Par exemple, Panser ses pensées : un fond vert, parce que la nature nous guérit, avec des pastilles de braille bleues pour les pensées, car on dit les « mots bleus ». Et une pensée est une fleur bleu violine, sur le fond vert elle donne de l’espoir pour « panser ses pensées ».
Certains fonds sont davantage travaillés. Par exemple, L’arme à gauche, larmes à droite est inscrit en braille sur un motif camouflage qui symbolise l’armée.
Toile de mètre évoque mon passé de menuisier ébéniste. J’ai collé des mètres en bois sur le canva.
Vous travaillez le bois…
Exactement. Le Wood Art Évolution est un tableau formé de 80 cubes qui tournent sur eux-mêmes. 4 des faces présentent une couleur ou un motif.
Une des faces reste sobre pour que la personne qui l’achète puisse choisir son propre motif. Le tableau peut évoluer tous les jours, puisqu’il est possible de faire 46 millions de combinaisons !
Philosoph’art, salle d’exposition du Palais. Jusqu’au 8 mars.
www.unikebo.com